G 

  

anecdotes de mon enfance

 

Eduardo THIBAUT SALDIAS

  

En ces années là, bien que la vie ait été relativement plus tranquille et que l'on ait davantage profité des produits naturels et de la nature elle-même, elle n'a pas été pour nous exempte de sacrifices ni de responsabilités.

 

Nous vivions sur la commune de Maipú - commune du Grand Santiago -, où commençait la campagne. De cela il ne reste que le souvenir, puisque maintenant cet endroit est totalement construit et peuplé. Je m'emplis d'oxygène pur au souvenir de cette nature où proliféraient les aires vertes couvertes de blé et de coquelicots, avec le manteau bleu du ciel et la pureté de l'atmosphère, ce qui aujourd'hui n'est plus la réalité, à cause de la pollution existante.

 

C'est là que nous nous retrouvions avec mes frères et mes amis en nos moments de liberté. Cet environnement nous a permis d'avoir une enfance  très affectueuse, comptant avec la tendresse et toutes les attentions de nos parents.

 

Je me souviens qu'un jour, au retour du collège, nous sommes, avec mon frère Luis et ma sœur Ana Maria, allés à la maison de mes voisins, qui avaient une piscine. Nous avons eu l'idée de faire de la marmelade pour faire une surprise à la maman de notre ami avec une bonne production maison, étant donné qu'il y avait des arbres avec des fruits. Et, effectivement, dans une marmite à pression, nous avons mis le nécessaire pour faire la marmelade. Nous l'avons mise au feu et nous nous sommes mis à jouer et à nous baigner. Le temps nous a dépassé, et, quand nous nous sommes souvenus qu'elle était sur le feu, nous y sommes allés, et quelle n'a pas été notre surprise de voir que la casserole avait éclaté et que la cuisine était méconnaissable avec tout le plafond sali et, d'une façon générale, les murs. Nous sommes partis, et quelle surprise pour la maman de notre ami. Cela ne nous a pas servi de leçon puisqu'au même endroit, et avec les mêmes amis, à une autre occasion, nous avons utilisé quelques boîtes de lait concentré sucré pour faire de la confiture de lait et qu'il nous est arrivé la même chose.

 

Là oui, on nous a interdit d'entrer à la cuisine, comme mesure de sécurité, afin d'éviter les accidents.

 

Je me souviens aussi, qu'un jour, je me suis disputé avec ma sœur, et n'ai pas trouvé de meilleure solution pour me venger d'elle, que de l'appeler alors que j'avais grimpé à un arbre. Alors qu'elle regardait en l'air, je lui ai lancé une chenille, qui, pour sa malchance, s'est accrochée à sa joue. Je suis encore étonné de la qualité de mon tir, qui, en définitive, lui a provoqué une inflammation du visage. Je me souviens que je suis resté longtemps dans la partie supérieure de l'arbre, de façon à apaiser la colère de ma mère, qui, en fin de compte, m'a de toutes façons puni quand je suis descendu. Je n'ai pas pu sortir avec mes amis pendant un mois.

 

Je me souviens comme si c'était aujourd'hui, et précisément au mois de septembre, quand mon père, Eugène, m'a appelé pour me demander de l'aide. Quelle a été la surprise quand il m'a signifié qu'il voulait confectionner un cerf-volant géant (appelé un dindon), avec la queue correspondante. Nous avons mis la main à la pâte et avons réuni tous les éléments nécessaires : papiers de couleur, colle, fil, couteau, ciseaux, bâtons de roseau sec, …etc.

 

Au bout de quelques heures nous avons eu comme résultat un beau cerf-volant que nous avons laissé sécher en lieu sûr l'espace d'une journée. A la première fin de semaine, après déjeuner, nous sommes allés dans un endroit spacieux, sans arbres, avec un bon vent, pour essayer de faire voler ce grand et voyant cerf-volant. Ce fut un après-midi de grande joie pour beaucoup de personnes. Cela nous a permis de nous distraire durant de nombreuses semaines.

 

Une autre de mes anecdotes a été que, comme jeune homme inquiet et jusqu'à un certain point irresponsable, à l'époque où les oiseaux font des nids dans les arbres ou au milieu des muriers, je montais, en principe, voir la quantité d'œufs qu'ils contenaient, puis les pigeonneaux nouveau-nés. Mon Dieu, qu'il était dur de grimper sur ces arbres appelés platanes orientaux, acacias, et autres. C'étaient des expériences vivantes et belles en compagnie de la nature.

 

Dans le même ordre d'idées je me souviens d'une occasion en laquelle nous sommes allés chez notre oncle Raúl. Il m'a chargé de lui trouver du terreau, en présence de mon cousin Sergio. Je lui ai promis de le faire, lui disant que, quand il viendrait voir mon père, celui-ci le lui donnerait.

 

C'est comme cela que quand il est venu, il m'a demandé où en était la chose. J'ai demandé à mon cousin Sergio qu'il m'accompagne en apportant des sacs. En marchant sous des arbres proches de la maison, nous nous sommes arrêtés face à des arbres touffus et avons découvert un tamis et j'ai dit à Sergio que nous devions passer la terre et remplir les sacs. Cette terre était bonne car elle contenait de l'engrais et en arrivant chez moi nous l'avons remise à l'oncle Raúl qui s'est montré satisfait et nous en a remercié.

 

Sergio, jusqu'à aujourd'hui, se souvient de cette anecdote.

 

Je me souviens aussi, que dans ces visites que faisait l'oncle Raúl à mon père, à l'occasion de l'une d'entre elles, il est venu avec mon autre cousine María Angélica et Sergio. Au moment où les adultes étaient à table pour déjeuner, mes cousins en étaient sortis avec mes frères pour jouer. En cette occasion un de nos cousins a lancé des pierres à l'extérieur, l'une d'entre elles atteignant le pare-brise d'une voiture, ce dont nous nous sommes rendu compte, car on a sonné à la porte et un Monsieur est apparu, réclamant pour les dégâts. Mais nous n'avons pas bougé, de telle façon que, après un tel enfantillage, ou mauvaise action, le plaignant s'est fatigué et est parti. Le déjeuner s'est arrêté là, car un moment après l'oncle Raúl a emmené mes deux cousins chez eux.

 

Une autre anecdote dont je me souviens, est que mon père connaissait l'administrateur et les propriétaires du "fundo" La Laguna de Maipú et il y avait là une étable qui attirait beaucoup l'attention, où il y avait des silos où était conservé le fourrage pour les vaches. Tout près de là se trouvait une laiterie, et c'est là que, à plus d'une occasion, les responsables ont invité mon père a déguster le lait récemment sorti des vaches. Une des choses que je remarquais est que ce dernier sortait chaud et qu'ensuite celui qui le buvait était comme reconstitué.

 

En d'autres occasions nous le dégustions avec malice, c'est à dire avec un peu de cognac. Tout cela aux alentours de 6 heures du matin. Là, chacun était en contact avec la nature et nous discutions avec tous ceux qui travaillaient à cet endroit, apprenant les processus par lesquels passait le lait avant de partir en bidons d'aluminium de 50 litres, transportés sur des charrettes tirées par de chevaux à la laiterie Las Delicias, située sur la Alameda - principale avenue de Santiago - près de la gare centrale.

 

A l'époque, il était là distribué au consommateur, en même temps que ses sous-produits. Belles et intéressantes expériences.

 

Un autre souvenir d'enfance a trouvé son origine dans la ville de Los Angeles, quand, à une certaine occasion, Carmen Thibaut, fille de mon oncle Rubén, lui a demandé de lui prêter une camionnette. Un peu réticent au départ, mon oncle.

 

Puis il a accepté, à condition que moi, je l'accompagne. Quelle n'a pas été ma surprise quand, près d'un croisement, Carmen, qui conduisait, me demande d'approcher mon pied et de freiner le véhicule. Là, à cette occasion, je me suis rendu compte qu'elle avait très peu de pratique, et que c'était dangereux.

 

Je crois que je ne suis pas ressorti en d'autres occasions et nous n'avons pas répété cette irresponsable manœuvre.